Cet album aux séances mouvementées sort sous le titre « Les enfants des ténèbres et les anges de la rue ». La critique est plutôt bonne, même si on dresse quelques remarques sur ses influences.
De mon côté, je plane. J’ai fermé une première porte sur mes galères de bureaux et je commence à peindre. Les remous du succès naissant de Jean-Patrick ne forcent pas encore ma tour d’ivoire. Pour moi, il ne se passe rien dans la musique, en France. Ma tête se trouve ailleurs, dans le monde des couleurs. Si loin de tout que je ne tarde pas à me sentir étrangère au milieu de mes proches et des autres.
J’écoute pourtant la radio et je regarde la tv comme tout le monde…
Et, un dimanche, Michel Drucker nous dit : « C’est sa première apparition à la télévision, Jean-Patrick Capdevielle, retenez bien son nom ! ».
Merci, Michel Drucker. Comment oublier un pareil visage ? Je n’écoute même pas ce qu’il chante, fascinée par la forte personnalité que Jean-Patrick dégage et cette voix incroyable que je n’ai entendue nulle part ailleurs.
Enfin !… Il est venu celui qu’inconsciemment j’attendais. Celui qui m’indiquerait le chemin à prendre pour un nouveau départ. Mais je ne suis pas encore prête à affronter une nouvelle vie. Je m’y balade sans grande conviction. Les apparitions télévisées de Jean-Patrick me ravissent mais elles sont rares.
Je me traîne. J’apprends à mourir. Les conversations vides, les démonstrations hypocrites, n’être pas comme les autres et faire semblant pourtant. Jusqu’à quand ?…
Jean-Patrick sort son deuxième album. Son influence ne se fera pas sentir cette fois encore. Je suis prisonnière. Murée dans ma solitude, je guette pourtant les ondes et l’écran, je n’ai bientôt plus que ces refuges. J’ai des papillons de nuit plein la tête.
Faire découvrir la peinture aux enfants de l’école voisine n’empêche pas mon angoisse, cette drôle de sensation d’avancer nulle part.
Un jour, enfin, je possède les deux albums de Jean-Patrick et son premier quarante-cinq tours.
Les cercles magiques de vinyle noire tournent inlassablement sur ma platine. J’apprends les textes par cœur. Le sens de la vie se retrouve dans ses chansons amères. Un peu plus tard, après une nouvelle traversée du désert, je m’y accrocherai comme un désespéré à ses agonies. Mais depuis, ça va bien mieux, merci.
Oh je ne suis pas dupe. J’imagine bien ce que cachent vos sourires, mais ne vous méprenez pas.
Ce bébé en papier est une déclaration d’amour. La plus pure, la meilleure. Il ne m’intéresse pas de l’avoir dans mon lit, même si quelque part, il représente pour moi le prince charmant.
C’est surtout un ami, un frère qui me console de mes blessures. Il me pousse à chercher plus loin, à dépasser mes doutes et tirer le meilleur de moi-même.
J’ai tourné la page de mes errances et je ne la relis pas.
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